Page 212 - I008786_BATv2
P. 212
campagne. Plus de 30 000 euros avait été déplacés, remplacés
et retirés et tout cela coïncidait avec les ultimes signes de vie de
ces deux abrutis. Donc elle avait les grandes lignes de toute cette
affaire. Elle en était persuadée. La grenade était dégoupillée et
tout allait bientôt exploser.
Le Canard Enchaîné, Médiapart, Brut, Kombini, Quotidien, Rokia sa-
vait qui mettre dans la boucle pour allumer la mèche. Elle passa la
main dans ses cheveux et continua de chercher une brèche, une faille,
un truc qui ferait qu’elle déraille. Mais tout devenait de plus en plus
clair alors elle se mit à écrire, écrire, écrire. Son blog serait de la dyna-
mite. Dans son carnet, elle notait les grands titres qui la traversaient.
Cluedo chez les catho. SOS voilà la duchesse. Le bagne après la
campagne. C’était son petit plaisir de créer le hook, le truc qui
accroche. La petite chose qui fait qu’agence de communication
et agence de presse pouvaient parfois tellement se ressembler.
Car être journaliste était avant tout travailler pour vendre du pa-
pier, de l’espace de publicité et des pop-up sur lesquels cliquer.
Même si Rokia avait une haute estime de son métier, elle avait
aussi conscience que si personne ne s’intéressait à son travail,
elle finirait rédactrice dans un magazine local à promouvoir un
maire quelconque ou un président de conseil régional. C’était son
cauchemar éveillé, fallait donc que son enquête sur Bertille De
La Berthelière fasse des vagues, un raz-de-marée, un tsunami au
milieu de ce flot d’informations continues.
Malgré son envie de Pulitzer, Rokia devait se magner pour sortir
son affaire.
Marge
Édouard s’arrêta juste devant sa porte d’entrée. Avant de des-
cendre, Marge posa l’intérieur de sa main sur la joue de son
amie et lui fit un sourire d’une tendresse absolue. En la tou-
chant, elle pouvait ressentir la confusion qui bouillonnait en
elle, mais aussi une assurance déterminée baignée d’émotions
212
et retirés et tout cela coïncidait avec les ultimes signes de vie de
ces deux abrutis. Donc elle avait les grandes lignes de toute cette
affaire. Elle en était persuadée. La grenade était dégoupillée et
tout allait bientôt exploser.
Le Canard Enchaîné, Médiapart, Brut, Kombini, Quotidien, Rokia sa-
vait qui mettre dans la boucle pour allumer la mèche. Elle passa la
main dans ses cheveux et continua de chercher une brèche, une faille,
un truc qui ferait qu’elle déraille. Mais tout devenait de plus en plus
clair alors elle se mit à écrire, écrire, écrire. Son blog serait de la dyna-
mite. Dans son carnet, elle notait les grands titres qui la traversaient.
Cluedo chez les catho. SOS voilà la duchesse. Le bagne après la
campagne. C’était son petit plaisir de créer le hook, le truc qui
accroche. La petite chose qui fait qu’agence de communication
et agence de presse pouvaient parfois tellement se ressembler.
Car être journaliste était avant tout travailler pour vendre du pa-
pier, de l’espace de publicité et des pop-up sur lesquels cliquer.
Même si Rokia avait une haute estime de son métier, elle avait
aussi conscience que si personne ne s’intéressait à son travail,
elle finirait rédactrice dans un magazine local à promouvoir un
maire quelconque ou un président de conseil régional. C’était son
cauchemar éveillé, fallait donc que son enquête sur Bertille De
La Berthelière fasse des vagues, un raz-de-marée, un tsunami au
milieu de ce flot d’informations continues.
Malgré son envie de Pulitzer, Rokia devait se magner pour sortir
son affaire.
Marge
Édouard s’arrêta juste devant sa porte d’entrée. Avant de des-
cendre, Marge posa l’intérieur de sa main sur la joue de son
amie et lui fit un sourire d’une tendresse absolue. En la tou-
chant, elle pouvait ressentir la confusion qui bouillonnait en
elle, mais aussi une assurance déterminée baignée d’émotions
212
