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9 septembre 1939, suite aux bombardements du 5 septembre on décide de
créer des équipes de sauvetage et d’installer quatorze relais de premiers soins avec
leur personnel. De son côté Georges Lanfry, président du Syndicat du bâtiment,
va former vingt-deux équipes composées chacune de douze compagnons munis
d’outils adéquates. Quatre centres seront disposés rive droite et deux centres
rive gauche. Pendant ce temps la Croix-Rouge et les A.D.P. (Assistant du Devoir
Patriotique) recruteront des brancardiers et des infirmières pour les relais.

Le 16 septembre 1939, le gardiennage des immeubles devient obligatoire suite à
un décret qui incombe à la ville de Rouen. Ce gardiennage a pour but d’éviter les
dégradations et pillages en tout genre. Tout citoyen propriétaire d’une cave qui ne
l’aura pas ouverte pendant une alerte pourra être poursuivi en justice en plus de
sa responsabilité civile. Si le propriétaire n’est pas présent pour assurer l’ouverture
de ladite cave, il devra confier les clefs et le gardiennage de l’immeuble à une
tierce personne. Le nom et l’adresse de cette personne devront être indiqués à
la mairie. Si un tel gardien ne peut assurer le gardiennage les clefs seront remises
en mairie au service de la Défense passive, qui le moment venu, les transmettra
aux chefs d’îlots concernés.
Des réunions se sont tenues en mairie afin de recruter des chefs d’îlots. Bien
que de nombreux chefs d’îlots soient nommés, certains secteurs de la ville en
sont dépourvus. Pour ceux qui sont volontaires, leur engagement leur donne
droit à la pension militaire d’invalidité, en cas d’accident du fait ou à l’occasion
de leur service (cette compensation risque-t-elle d’augmenter le recrutement ?).
Ces nouveaux venus reçoivent un masque anti-gaz et un brassard. Des réunions
régulières auront lieu afin de combler ce manque de volontaires.

Le 21 septembre 1939, Rouen enterre ses morts. A la cathédrale un service
funèbre est dispensé par le chanoine Tamigi, aumônier de la Défense passive qui
dira la messe aidé par Mgr Petit de Julleville qui donnera l’absoute et prendra la
parole en ces moments difficiles.
Pour l’installation d’un poste de secours à l’Est de la ville, l’administration
municipale a réquisitionné le 26 août 1939 les sous-sols, le rez-de-chaussée
et une partie du premier étage de l’immeuble situé au 48 rue Saint-Hilaire à
Rouen (ancien couvent des Pénitents). L’immeuble appartient à la société civile
des Saints-Anges. L’indemnité annuelle demandée par cette société est de
9095.20 francs. Cette somme étant justifiée compte tenu du loyer et des travaux
récents, la demande est donc ratifiée.

Le 8 décembre 1939, les verres des glaces des automobiles et motocyclettes
devront être recouverts d’un verni bleu ou blanc suffisamment épais. L’usage
des feux de route est rigoureusement interdit en période de guerre. Les cyclistes
qui possèdent une bicyclette équipée électriquement ou à l’acétylène devront
incliner leur lanterne vers le sol afin que le faisceau n’éclaire pas à plus de
20 mètres.

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