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Aussi dans Les Uns et les autres, plusieurs scènes ont gagnés en intensité
par ce principe de révélation fragmentaire du scénario : en effet, dans la séquence
où Nicole Garcia est déportée et doit abandonner son enfant, celle-ci n'était pas au
courant qu'elle devrait se séparer du bébé, seul Robert Hossein fut averti par le
réalisateur ; d'où le déchirement et l'effondrement de l'actrice dans cette séquence.
Une autre séquence se déroulant dans les années 1970 /80 frappe
également par son intensité : celle où Jacques Villeret se rend à l'appartement de
Francis Huster, pour semer la zizanie lors de son anniversaire et faire constater que
leur vie commune est un échec. Le matin de cette séquence Claude Lelouch savait
que Jacques Villeret était de mauvaise humeur. Il s'est servi de celle-ci pour créer
une séquence à l'émotion forte. La caméra est essentiellement mobile et autour des
personnages pour constater leur état d'âme. Dans les Uns et les autres, Lelouch
tient à mettre en scène l’Histoire ; mais aussi être au coeur de l'humanité de ses
personnages de fiction. Beaucoup de séquences du film perçoivent l'intimité des
personnages. L’Histoire n’est en soi qu'un aspect du film. Filmer la vie et l'intimité
de l'humain en approchant une vérité proche de l'inconscient et parfois de
l'indicible, est une priorité pour le metteur en scène. Le cadrage allant du plan
d’ensemble au plan rapproché est une manière de percevoir cette vérité
immanente d’un personnage.
L’acteur se livre de manière forte et vraie sans faux-semblant. Celui-ci
doit incarner une vérité. Pour Lelouch, il s'agit de filmer des fragments de vie de
manière réaliste. Ces moments de vies doivent se ressentir via le travail de
l’acteur. Pour le réalisateur filmer l'acteur, c'est avant tout percevoir sa fragilité en
tant qu'être humain. Lelouch se sert ainsi de la personnalité de ses comédiens pour
dégager une vérité de jeu. Si le cinéma joue sur l'illusion de la réalité, le style
Lelouch tend à recréer des instants de vie de manière authentique. L'acteur est en
quelque sorte au service du réalisateur, car il se livre face caméra pour dégager
une profonde sincérité. La direction de l'acteur de Lelouch rime avant tout avec
l'humanité et l'inconscient de l'acteur.
Il essaie de saisir l’essence des êtres au plus profond d’eux-mêmes : voir
par exemple le long monologue d’Annie Girardot dans les Misérables ; dans la
séquence où Michel Boujenah refuse de coucher avec elle pour ne pas tromper sa
femme : celle-ci se livre face caméra à la fois comme actrice et comme femme.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 50
par ce principe de révélation fragmentaire du scénario : en effet, dans la séquence
où Nicole Garcia est déportée et doit abandonner son enfant, celle-ci n'était pas au
courant qu'elle devrait se séparer du bébé, seul Robert Hossein fut averti par le
réalisateur ; d'où le déchirement et l'effondrement de l'actrice dans cette séquence.
Une autre séquence se déroulant dans les années 1970 /80 frappe
également par son intensité : celle où Jacques Villeret se rend à l'appartement de
Francis Huster, pour semer la zizanie lors de son anniversaire et faire constater que
leur vie commune est un échec. Le matin de cette séquence Claude Lelouch savait
que Jacques Villeret était de mauvaise humeur. Il s'est servi de celle-ci pour créer
une séquence à l'émotion forte. La caméra est essentiellement mobile et autour des
personnages pour constater leur état d'âme. Dans les Uns et les autres, Lelouch
tient à mettre en scène l’Histoire ; mais aussi être au coeur de l'humanité de ses
personnages de fiction. Beaucoup de séquences du film perçoivent l'intimité des
personnages. L’Histoire n’est en soi qu'un aspect du film. Filmer la vie et l'intimité
de l'humain en approchant une vérité proche de l'inconscient et parfois de
l'indicible, est une priorité pour le metteur en scène. Le cadrage allant du plan
d’ensemble au plan rapproché est une manière de percevoir cette vérité
immanente d’un personnage.
L’acteur se livre de manière forte et vraie sans faux-semblant. Celui-ci
doit incarner une vérité. Pour Lelouch, il s'agit de filmer des fragments de vie de
manière réaliste. Ces moments de vies doivent se ressentir via le travail de
l’acteur. Pour le réalisateur filmer l'acteur, c'est avant tout percevoir sa fragilité en
tant qu'être humain. Lelouch se sert ainsi de la personnalité de ses comédiens pour
dégager une vérité de jeu. Si le cinéma joue sur l'illusion de la réalité, le style
Lelouch tend à recréer des instants de vie de manière authentique. L'acteur est en
quelque sorte au service du réalisateur, car il se livre face caméra pour dégager
une profonde sincérité. La direction de l'acteur de Lelouch rime avant tout avec
l'humanité et l'inconscient de l'acteur.
Il essaie de saisir l’essence des êtres au plus profond d’eux-mêmes : voir
par exemple le long monologue d’Annie Girardot dans les Misérables ; dans la
séquence où Michel Boujenah refuse de coucher avec elle pour ne pas tromper sa
femme : celle-ci se livre face caméra à la fois comme actrice et comme femme.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 50
