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s cette séquence, le jeu d’Annie Girardot dépasse le simple cadre fictionnel par
la sincérité dont témoigne l’actrice. La méthode du réalisateur guide ainsi les
acteurs par les indications scénaristiques ; mais aussi par des indications qui aident
l'acteur petit à petit. Sur un tournage Lelouch dicte le texte aux acteurs pas à pas
et leurs exprime de quelle façon ils doivent jouer leurs textes.
Par exemple dans Les Uns et les Autres, dans le plan séquence où Nicole
Garcia joue du violon dans les camps de la mort celui-ci déclara à l'actrice, avant
le tournage : « Nicole, je te demande un regard vide, il y a des moments où l'on
peut être vivant et mort (…) »15. Mais outre ses conseils, l'acteur reste maître de
son jeu. En effet chez Lelouch il n'y a pas de « couper », l'acteur exprime au
mieux ce qu'il ressent quand il se sent prêt. Le jeu de l’acteur chez Lelouch
consiste à s'exprimer de manière naturelle et vraie. La vision de l'Histoire passe
ainsi par la vie intimiste et personnelle des différents protagonistes. L’acteur est un
moyen pour Lelouch de considérer une approche de l'Histoire, tout en se
confrontant à l'histoire personnelle des personnages.
Le style Lelouch consiste alors à mêler habilement petite et grande Histoire
via l'interprétation des acteurs. Ainsi, à travers les trois films nous retrouvons
conjointement des éléments liés à la réalité historique et d'autres liés à la fiction.
Pour comprendre cette vision historique, il convient d’affirmer que Claude Lelouch
essaie de lier des évènements ayant trait au réel ; avec des évènements de
l'histoire intimiste de ses protagonistes. La perception historique du cinéaste via
plusieurs destins croisés, est importante pour appréhender dans un même
mouvement événement réaliste et fiction.
Toutefois il convient de remarquer que pour filmer la destinée de
personnages fictifs, pris dans la torpeur des événements historiques, le réalisateur
fait incarner aux acteurs , des rôles se perpétuant de génération en génération. Ce
constat est vrai pour les Uns et les autres et Les Misérables.
Dans les Uns et les autres, Robert Hossein, James Caan et Jurge Dorn
interprètent des personnages de père en fils. Dans Les Misérables, Jean-Paul
Belmondo incarne Henri Fortin père et Henri Fortin fils (seuls les séquences ayant
trait à la jeunesse d'Henri Fortin fils sont incarnés successivement par Guillaume
Souchet (Henri à 5ans) et Paul Belmondo pour la séquence se déroulant en 1918).
15 Voir à partir de la page 177 jusqu'à 182 le récit du tournage au camp de Struthof, dans l'ouvrage écrit par
Jérôme Tonnerre - Claude Lelouch filme les uns et les autres - éditions Plon, 1982.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 51
la sincérité dont témoigne l’actrice. La méthode du réalisateur guide ainsi les
acteurs par les indications scénaristiques ; mais aussi par des indications qui aident
l'acteur petit à petit. Sur un tournage Lelouch dicte le texte aux acteurs pas à pas
et leurs exprime de quelle façon ils doivent jouer leurs textes.
Par exemple dans Les Uns et les Autres, dans le plan séquence où Nicole
Garcia joue du violon dans les camps de la mort celui-ci déclara à l'actrice, avant
le tournage : « Nicole, je te demande un regard vide, il y a des moments où l'on
peut être vivant et mort (…) »15. Mais outre ses conseils, l'acteur reste maître de
son jeu. En effet chez Lelouch il n'y a pas de « couper », l'acteur exprime au
mieux ce qu'il ressent quand il se sent prêt. Le jeu de l’acteur chez Lelouch
consiste à s'exprimer de manière naturelle et vraie. La vision de l'Histoire passe
ainsi par la vie intimiste et personnelle des différents protagonistes. L’acteur est un
moyen pour Lelouch de considérer une approche de l'Histoire, tout en se
confrontant à l'histoire personnelle des personnages.
Le style Lelouch consiste alors à mêler habilement petite et grande Histoire
via l'interprétation des acteurs. Ainsi, à travers les trois films nous retrouvons
conjointement des éléments liés à la réalité historique et d'autres liés à la fiction.
Pour comprendre cette vision historique, il convient d’affirmer que Claude Lelouch
essaie de lier des évènements ayant trait au réel ; avec des évènements de
l'histoire intimiste de ses protagonistes. La perception historique du cinéaste via
plusieurs destins croisés, est importante pour appréhender dans un même
mouvement événement réaliste et fiction.
Toutefois il convient de remarquer que pour filmer la destinée de
personnages fictifs, pris dans la torpeur des événements historiques, le réalisateur
fait incarner aux acteurs , des rôles se perpétuant de génération en génération. Ce
constat est vrai pour les Uns et les autres et Les Misérables.
Dans les Uns et les autres, Robert Hossein, James Caan et Jurge Dorn
interprètent des personnages de père en fils. Dans Les Misérables, Jean-Paul
Belmondo incarne Henri Fortin père et Henri Fortin fils (seuls les séquences ayant
trait à la jeunesse d'Henri Fortin fils sont incarnés successivement par Guillaume
Souchet (Henri à 5ans) et Paul Belmondo pour la séquence se déroulant en 1918).
15 Voir à partir de la page 177 jusqu'à 182 le récit du tournage au camp de Struthof, dans l'ouvrage écrit par
Jérôme Tonnerre - Claude Lelouch filme les uns et les autres - éditions Plon, 1982.
Claude LELOUCH : une vision intimiste de l’Histoire. 51
