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Mais jamais je n’aurais cru que c’était toi qui lui glissait
à l’oreille que je n’étais pas assez bien pour elle.
— Mais ce n’est pas ce que je lui ai dit.
— Oh, je ne te crois pas. Toi-même, tu me l’as dit, je m’en
souviens. Tu m’as expliqué que son père était avocat
alors que le mien n’était qu’agriculteur. Tu m’as rabaissé

ce jour-là et en plus tu as ajouté que je ne lui donnerais
jamais la vie qu’elle attendait et que j’en serais

malheureux.

Tout était vrai. Nicolas avait bien utilisé ces mots-là.
D’ailleurs, ces phrases le hantaient encore la nuit…

— Si je comprends bien, tu faisais tout ça pour nous séparer
elle et moi. J’imagine que tu lui as fait comprendre qu’un
futur médecin serait mieux pour elle qu’un péquenot

comme moi.
— Non Alex. Je ne lui ai jamais dit les choses comme ça.

Elle t’aimait mais elle ne se voyait pas vivre à

Carigoules.
— C’est bien ce que je dis. Tu n’as jamais cherché à la

convaincre du contraire. Tu n’as pas agi comme l’ami
que j’attendais. Moi je l’aurais fait à ta place mais toi tu
m’as trahi…
« Bing ! » La grosse claque ! Ces mots dans la bouche d’Alex
avaient une résonnance plus forte que les siens lorsqu’il se

confessait à voix haute devant son miroir. Il avait bien trompé

son meilleur pote. Néanmoins, pour la première fois, il voulut
s’expliquer :

— La vérité, c’était que j’étais fou amoureux de Nathalie

depuis de nombreuses années.
— Quoi ? Répliqua Alexandre plus étonné qu’énervé.
— Quand je l’ai vue la première fois au lycée, tu ne peux

pas savoir comment mon cœur s’est emballé. Un vrai
moteur suralimenté. J’étais dans la cour, sous le hall je
m’en souviens encore. Tu ne l’avais pas encore vue à ce

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