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— Passe une bonne soirée.

Elle lui avait répondu sans chaleur.
— Merci je t’embrasse.
Elle raccrocha contrariée mais il y avait de quoi. D’une part,
parce qu’elle s’était inquiétée pour rien. D’autre part parce qu’il
venait de rompre le serment qu’il lui avait fait vingt-cinq ans

plus tôt. À savoir garder le secret de leur relation auprès
d’Alexandre Malartigues.

Nicolas frappa à la porte et entendit le propriétaire l’inviter

à entrer.
Une fois à l’intérieur, Karine s’approcha de lui pour lui faire

la bise comme si elle le connaissait depuis toujours. Dire que
quelques heures plus tôt, elle l’avait pris pour un VRP. Cet élan
de sympathie lui alla droit au cœur. Enjouée et d’humeur égale,
elle était l’hôtesse parfaite.

— Tu ne verras pas notre fille ce soir car elle est à Nice en

internat. Annonça Alexandre. Par contre je te présente

notre fils.

Un jeune ado à la mèche rebelle, ressemblant trait pour trait

à Alex au même âge, lui tendit une main ferme. Il avait le même

regard que son père. La même posture imposante et le même

flegme séducteur. Ça troubla énormément Nicolas qui avait
quitté son pote au début de l’âge adulte et qui se retrouvait face
au même visage grâce à la magie d’une progéniture analogue. Il

lui tendit la main en disant :
— Ravi de te rencontrer Nicolas. Je m’appelle comme toi.
— Oui je sais. Et si j’ai bien compris, c’est même à vous

que je dois mon prénom.
— Il semblerait en effet.
Giordano se sentait tellement fier qu’il avait gonflé le torse
en entendant la remarque du garçon. Sauf qu’il ne s’attendait pas

à la suite :
— Pourtant je ne vous ai jamais vu.

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