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sait écho au sien d’une manière assez évidente. Elle
ressemblait sous certains aspects à Audrey, sa demi-sœur.

— C’est notre fille Clémence. Déclara Nathalie en le voyant

se pencher sur la photo.
— Nico m’a parlé d’elle. Elle est vraiment jolie.
— Merci. Veux-tu boire quelque chose ? Jus de fruit, bière ?
— Non, ça va. Merci.

En se tournant vers Nicolas, elle lui demanda :
— Puis-je te parler en privé ?

Son mari se tourna alors vers Alexandre en disant :
— Tu nous excuses quelques instants ?
Il opina du chef non sans noter l’état d’incompréhension
dans lequel se trouvait Nathalie. La pauvre n’avait pas eu le
temps de s’armer psychologiquement pour l’affronter et il la
comprenait d’autant plus qu’il était lui-aussi retourné par ces
retrouvailles imprévues. Bien qu’il ait eu plus de temps qu’elle
pour s’entrainer, il avait les jambes en coton. Il avait cherché à

deviner dans le train à quoi ressemblait son premier amour après
autant d’années. Force était de constater qu’elle était toujours

aussi belle. La pétulance de son regard avait gardé son charme
originel. Pendant que le couple s’isola dans la cuisine, il
continua d’observer les photos de sa fille cachée.

— Mais qu’est-ce qui te prend ? Hurla Nat une fois la porte

refermée. Pourquoi agis-tu ainsi ? As-tu pensé une seule
fois à moi dans ce plan de merde que tu m’imposes ?
Elle fulminait en contenant le son de ses propos pour qu’ils
restent confinés dans l’espace clos de la cuisine.
— Je suis désolé Nat.
— Tes excuses ne suffiront pas ! Tu m’imposes de le revoir
alors que je n’en ai aucune envie. Tu n’avais pas le droit

de me faire ça.
— Il fallait que ça arrive un jour.
— Mais pas du tout. Tu m’avais promis de ne jamais rien

lui dire.

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