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— Je sais mais je n’arrivais plus à vivre dans le mensonge.

Je ne supportais plus de ne pas aller me recueillir sur la
tombe de mes parents de peur de tomber sur lui. C’était
du grand n’importe quoi quand j’y repense. J’étais en
manque de Carigoules Nat et j’ai besoin de mon pote
d’enfance même si je lui ai volé sa femme. J’avais besoin
qu’il me pardonne. Et vois-tu, c’est ce qu’il a fait. Alors

non je ne regrette pas un instant ce que je viens de faire.
Il était légitime qu’il sache tout.
En entendant le soi-disant pardon d’Alexandre, Nathalie en
resta bouche bée. Nicolas en profita pour continuer d’un ton plus

calme.
— Alex est marié et il a deux enfants. Sa vie est belle, son
couple va bien. J’ai rencontré son fils et devine comment
il l’a appelé : Nicolas comme moi. On s’est caché au

Vésinet pendant toutes ces années pour ne pas le voir,
pour ne pas reconnaitre ce qu’on lui avait fait. Mais on a
eu tort Nat. Je t’aime et je t’ai toujours aimée mais
Alexandre a le droit de le savoir. C’est mon pote. Il a

toujours été mon ami et je lui devais la vérité.

Nathalie ne savait plus quoi dire. Son mari avait peut-être

raison après tout. Il était temps pour eux de vivre normalement.
Leur secret n’avait que trop duré.

— Il a vraiment bien pris le fait qu’on soit ensemble et
qu’on ait un enfant ?

— Oui, je te le jure.

Elle y croyait difficilement mais était obligée de reconnaitre

que les apparences prouvaient le contraire.
— Il m’a reçu chez lui les bras ouverts et je te demande de
lui réserver ton meilleur accueil. C’est mon ami. C’est

notre ami.

Au cours de la soirée, Nicolas et Alexandre parlèrent de
choses aussi diverses que d’automobiles ou de voyages au soleil.
Ils riaient souvent, leur complicité s’étalant au grand jour. Nat

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