Page 170 - I007744_BAT
P. 170
Alexandre fit la moue. Il ne savait pas comment s’y prendre

pour dire à Nicolas que sa femme et lui jouaient au chat et à la

souris.
— Ecoute Nico, il y a vingt-cinq ans, tu as cherché à me dire
quelque chose que je n’ai pas voulu entendre. Quand tu
m’as dit que Nathalie n’était pas une fille pour moi, j’ai
refusé de t’écouter et je sais aujourd’hui que j’ai eu tort.
— Mais non je n’avais pas à te dire ça.
— Si au contraire mais j’étais en colère. Tu étais le premier

à me dire en face ce que tout le monde pensait dans mon
dos. Qu’un fils de prolo avec une fille de bourgeois,
c’était compliqué à envisager dans la durée. Que ça

vienne de mon meilleur ami a été le coup de grâce.
J’espérais tellement que tu me soutiendrais. C’est pour
cette raison que je l’ai mal pris.
— Mais moi je te l’ai dit pour te décourager.
— Je sais, j’ai compris aujourd’hui mais ça ne t’empêchait
pas d’avoir raison sur le fond. Nat, je l’aimais comme un
fou et elle est toujours aussi belle d’ailleurs.
— C’est toi qu’elle aurait dû épouser !
— Non, tu te trompes. Je ne suis plus attiré par elle. J’aime
seulement la nostalgie qu’elle me procure. Quand je la

vois, ma jeunesse me revient en pleine figure et je prends

plaisir à me rappeler de tous ces bons moments. Nathalie

me ramène à mon adolescence, une époque où tout allait

bien pour moi, pour nous. Mais une chose est sûre, je ne
suis plus amoureux d’elle.
Nicolas ne s’attendait pas à ça. Alex l’aimait tellement à
l’époque, certainement autant que lui, qu’il imaginait leur amour

éternel. De ce fait, il envisageait toujours Alex comme un rival

potentiel. Ce dernier poursuivit :
— Elle tient à toi tu sais. Je trouve votre relation bizarre

mais une chose est certaine, vous vous aimez et vous

vous respectez.

168
   165   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175