Page 171 - I007744_BAT
P. 171
— Tu crois vraiment qu’elle m’aime ? Je n’en suis pas aussi

sûr que toi.
— Oh oui crois moi ! La preuve puisqu’elle sait depuis

longtemps que c’est moi le père de sa fille et qu’elle t’en

attribue la paternité avec conviction. Elle te décrit

comme le meilleur des pères.

Sa déclaration fit rouler une larme sur la joue de Nicolas,
touché d’apprendre qu’elle savait tout.

— Le seul et unique problème dans votre couple c’est que

vous ne vous parlez pas. Votre relation est construite sur
un mensonge que chacun d’entre vous garde en lui. Moi

personnellement, je trouve ça malsain. En tout cas, elle
sait que tu n’es pas le géniteur de Clémence depuis le

début.
— Mais pourquoi ne m’en a-t-elle jamais parlé ?
— Je te renvoie la question. Pourquoi ne pas lui avoir dit

que tu étais stérile quand tu l’as appris ?
Touché. Il ne lui avait rien dit parce qu’il avait eu peur. Peur
qu’elle le quitte pour rejoindre Alexandre. Étant donné qu’il
n’était pas le père de Clémence et qu’il ne pourrait pas lui faire
d’autre enfant, son angoisse d’être abandonné par celle qu’il
aimait l’avait rendu fragile.

Nicolas avoua :
— J’ai conscience que je suis passé à côté de plein de

choses. D’abord à côté de ma femme et puis à côté de
toi…
— Il n’est jamais trop tard pour changer !
Comme il aurait aimé qu’Alexandre ait raison. Avait-il le

temps de réparer les choses ?
Il plongea dans les lucarnes pupillaires d’Alex dont

l’encadrement était si clair qu’il s’apparentait à une fenêtre
ouverte. Ses iris avaient des pigments si transparents qu’on
croyait voir à travers jusqu’à ses pensées les plus profondes.

— À quelle heure repars-tu ?

169
   166   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176