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ciproquement. Grâce à lui, il avait franchi les étapes de
l’adolescence avec succès. Pas facile d’expliquer tout ça à
Karine. Compliqué de lui dire qu’il voulait honorer une
promesse qu’il avait faite quarante ans plus tôt alors qu’il était
minot. Il n’avait pas vu ce type une seule fois en vingt-cinq ans

et pourtant il était prêt à tout abandonner pour lui ce matin-là.
De par son intelligence, son épouse comprit qu’elle devait le

laisser aller au bout de son action. Elle avait conscience qu’il
était un homme d’honneur et que s’il avait fait une promesse, il
irait jusqu’au bout de son engagement.

Dès le lendemain, il reprit le train en direction de Paris, sa

valise à la main.
C’est lui qui se chargea d’annoncer la triste nouvelle à

Nathalie. Lorsque cette dernière l’avait vu revenir, elle s’en était
étonnée avant d’être contrariée. Son couple s’était passé de la
présence d’Alexandre pendant un quart de siècle et elle ne

comprenait pas pourquoi il revenait dans leur vie de façon aussi
intrusive. Elle avait beau être attirée par le fermier, elle n’avait
aucune envie d’un ménage à trois.

Le lendemain, lorsque Nicolas fut parti à la clinique,

Alexandre demanda à lui parler en tête à tête. Nathalie pensa
dans un premier temps qu’il allait lui demander de coucher avec
elle. Sincèrement, elle n’en avait plus très envie. À moins qu’il

souhaite lui parler de la paternité de Clémence. Mais de ça non
plus, elle n’avait pas envie de discuter.

— Nat, il faut que je te dise quelque chose. Avait-il
prononcé d’un ton grave. Tu as dû voir depuis quelque
temps que ton mari n’avait pas bonne mine.

— Il est surmené. Il travaille trop.
— Depuis quand n’avez-vous pas discuté ensemble ?
— Qu’est-ce que tu racontes ?
— Depuis quand toi et Nicolas, ne vous êtes-vous pas parlés

en tête à tête ?
— Je ne sais pas. Mais ça ne te regarde pas !

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