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— Allons monsieur, vous pouvez quand même vous
retenir ?
— Bah ça dépend combien de temps vous allez me garder
comme ça…
Voilà où était le problème ! Car personne ne savait où était
le Docteur Giordano.
Il était bientôt 14h. Son programme de cataractes aurait dû
commencer à 13h30. Il avait l’habitude d’inciser sa première
cornée entre 30 et 31 et de par son expérience métronomique, il
finissait toujours avant 16h30. Bien sûr, quand il n’y avait pas
de complication. Mais Giordano était un très bon chirurgien qui
maitrisait parfaitement l’une des opérations les plus pratiquées
au monde. Sa dernière rupture capsulaire datait de trois ans en
arrière et Barbara pouvait compter sur sa ponctualité légendaire.
Pourtant, rien ne se passait comme prévu ce jour-là.
Infirmière depuis quinze ans, Barbara était totalement
dévouée à son métier. Elle, qui n’avait jamais rabroué un patient,
venait pourtant de le faire à cause de son agacement et de son
incapacité à aller chercher sa fille à l’école.
Pisser dans un pistolet n’était certes pas très hygiénique dans
un bloc opératoire mais on pouvait quand même l’envisager en
dernier recours pour monsieur Chevalier quitte à le ressortir dans
le couloir s’il le fallait. Barbara n’avait pas à lui répondre
sèchement. Le pauvre n’y était pour rien.
Depuis qu’elle vivait seule avec sa fille, c’est-à-dire six mois
maintenant, elle n’était plus aussi compréhensive avec les aléas
de la vie. La vérité était qu’elle voulait montrer à son ex-mari
qu’elle était capable de gérer n’importe quelle situation sans lui.
S’il apprenait qu’elle avait laissé sa fille devant la porte de
l’école, son avocat en profiterait pour dire au juge que son ex-
femme n’avait pas un métier adéquat pour avoir la garde
d’Emma. Il était hors de question de lui donner du grain à
moudre dans le différend qui les opposait. Ce retard pouvait lui
coûter cher et c’était pour cette raison qu’elle était irritable.
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retenir ?
— Bah ça dépend combien de temps vous allez me garder
comme ça…
Voilà où était le problème ! Car personne ne savait où était
le Docteur Giordano.
Il était bientôt 14h. Son programme de cataractes aurait dû
commencer à 13h30. Il avait l’habitude d’inciser sa première
cornée entre 30 et 31 et de par son expérience métronomique, il
finissait toujours avant 16h30. Bien sûr, quand il n’y avait pas
de complication. Mais Giordano était un très bon chirurgien qui
maitrisait parfaitement l’une des opérations les plus pratiquées
au monde. Sa dernière rupture capsulaire datait de trois ans en
arrière et Barbara pouvait compter sur sa ponctualité légendaire.
Pourtant, rien ne se passait comme prévu ce jour-là.
Infirmière depuis quinze ans, Barbara était totalement
dévouée à son métier. Elle, qui n’avait jamais rabroué un patient,
venait pourtant de le faire à cause de son agacement et de son
incapacité à aller chercher sa fille à l’école.
Pisser dans un pistolet n’était certes pas très hygiénique dans
un bloc opératoire mais on pouvait quand même l’envisager en
dernier recours pour monsieur Chevalier quitte à le ressortir dans
le couloir s’il le fallait. Barbara n’avait pas à lui répondre
sèchement. Le pauvre n’y était pour rien.
Depuis qu’elle vivait seule avec sa fille, c’est-à-dire six mois
maintenant, elle n’était plus aussi compréhensive avec les aléas
de la vie. La vérité était qu’elle voulait montrer à son ex-mari
qu’elle était capable de gérer n’importe quelle situation sans lui.
S’il apprenait qu’elle avait laissé sa fille devant la porte de
l’école, son avocat en profiterait pour dire au juge que son ex-
femme n’avait pas un métier adéquat pour avoir la garde
d’Emma. Il était hors de question de lui donner du grain à
moudre dans le différend qui les opposait. Ce retard pouvait lui
coûter cher et c’était pour cette raison qu’elle était irritable.
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