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Acte I
Prise de conscience rageuse
Il avançait dans un siphon,
les sens à l’abandon,
aspiré par l’horizon.
Ses jambes infatigables l’emmenaient droit devant lui.
Impossible de faire marche arrière. La sensation d’être dirigé
comme une marionnette lui était désagréable. En son for
intérieur, il aurait voulu s’arrêter mais son esprit hypnotisé lui
ordonnait de marcher. Encore et encore.
Un brouillard épais lui bouchait la vue. Tandis qu’il se
mouvait dans une pénombre ouateuse, certains obstacles ne
surgissaient devant lui qu’au dernier moment.
Il ne voyait rien et ne sentait rien. Pas la moindre odeur. Pas
de perception de vent non plus sur son visage. Pour couronner
le tout, aucun son ne lui parvenait aux oreilles. Il n’avait pas
d’autre choix que de coopérer avec celui qui avait pris
possession de son destin.
Il se comparait au passager d’un train silencieux avançant
dans une brouillasse filandreuse. De temps en temps, il
distinguait un soupçon de paysage mais son champ de vision
restreint l’empêchait de voir où l’emmenait son voyage.
La seule sensation qu’il éprouvait était qu’il se déplaçait
vers la droite, toujours vers la droite. Son sens de l’équilibre lui
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Prise de conscience rageuse
Il avançait dans un siphon,
les sens à l’abandon,
aspiré par l’horizon.
Ses jambes infatigables l’emmenaient droit devant lui.
Impossible de faire marche arrière. La sensation d’être dirigé
comme une marionnette lui était désagréable. En son for
intérieur, il aurait voulu s’arrêter mais son esprit hypnotisé lui
ordonnait de marcher. Encore et encore.
Un brouillard épais lui bouchait la vue. Tandis qu’il se
mouvait dans une pénombre ouateuse, certains obstacles ne
surgissaient devant lui qu’au dernier moment.
Il ne voyait rien et ne sentait rien. Pas la moindre odeur. Pas
de perception de vent non plus sur son visage. Pour couronner
le tout, aucun son ne lui parvenait aux oreilles. Il n’avait pas
d’autre choix que de coopérer avec celui qui avait pris
possession de son destin.
Il se comparait au passager d’un train silencieux avançant
dans une brouillasse filandreuse. De temps en temps, il
distinguait un soupçon de paysage mais son champ de vision
restreint l’empêchait de voir où l’emmenait son voyage.
La seule sensation qu’il éprouvait était qu’il se déplaçait
vers la droite, toujours vers la droite. Son sens de l’équilibre lui
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