Page 39 - I007744_BAT
P. 39
L’ouverture circulaire du sac capsulaire d’un cristallin était
un geste relativement difficile mais complètement maitrisé par
un chirurgien du calibre de Nicolas.
Cette dernière cataracte commençait donc mal.
Giordano savait que Jonathan et Barbara l’observaient car un
moniteur vidéo au-dessus du microscope permettait aussi à la
panseuse de suivre l’intervention en direct. L’ophtalmo l’avait
entendue pester lorsqu’elle l’avait vu rater son capsulorhexis.
Rarement dans sa vie de chirurgien, il avait été mis sous pression
comme ce jour-là.
En temps normal, ce petit désagrément n’aurait rien changé
à son comportement. Un rhexis qui filait n’était pas non plus
dramatique. Mais lorsqu’il prit la pièce à main du
phacoémulsificateur pour commencer la phase de sculpture du
cristallin, il sentit que son geste n’était plus sûr.
Ça ne se voyait pas à l’œil nu mais un léger mouvement
latéral de l’embout sous le microscope prouvait qu’il tremblait.
Il n’avait pas manifesté ce genre d’émotion depuis le début de
son clinicat où il opérait à l’époque avec un interne novice pour
l’assister.
Cette montée de stress lui était désagréable. Devait-il
continuer ? Était-il capable de poursuivre cette chirurgie sans
risque pour la patiente ?
Finalement, il décida de retirer l’embout de la pièce à main
de l’œil de madame Lecouvreur. Il se leva de son siège sans un
mot et s’approcha de Barbara à qui il demanda à voix basse de
se renseigner si le Docteur Bary, son confrère et associé, était
encore en consultation à la clinique.
Surprise par sa demande, l’infirmière obtempéra. Depuis le
combiné mural, situé dans le sas extérieur, elle appela le
secrétariat du cabinet d’ophtalmologie basé deux étages au-
dessus.
— C’est Barbara au bloc, est-ce que le Docteur Bary est
présent ? Demanda-t-elle.
37
un geste relativement difficile mais complètement maitrisé par
un chirurgien du calibre de Nicolas.
Cette dernière cataracte commençait donc mal.
Giordano savait que Jonathan et Barbara l’observaient car un
moniteur vidéo au-dessus du microscope permettait aussi à la
panseuse de suivre l’intervention en direct. L’ophtalmo l’avait
entendue pester lorsqu’elle l’avait vu rater son capsulorhexis.
Rarement dans sa vie de chirurgien, il avait été mis sous pression
comme ce jour-là.
En temps normal, ce petit désagrément n’aurait rien changé
à son comportement. Un rhexis qui filait n’était pas non plus
dramatique. Mais lorsqu’il prit la pièce à main du
phacoémulsificateur pour commencer la phase de sculpture du
cristallin, il sentit que son geste n’était plus sûr.
Ça ne se voyait pas à l’œil nu mais un léger mouvement
latéral de l’embout sous le microscope prouvait qu’il tremblait.
Il n’avait pas manifesté ce genre d’émotion depuis le début de
son clinicat où il opérait à l’époque avec un interne novice pour
l’assister.
Cette montée de stress lui était désagréable. Devait-il
continuer ? Était-il capable de poursuivre cette chirurgie sans
risque pour la patiente ?
Finalement, il décida de retirer l’embout de la pièce à main
de l’œil de madame Lecouvreur. Il se leva de son siège sans un
mot et s’approcha de Barbara à qui il demanda à voix basse de
se renseigner si le Docteur Bary, son confrère et associé, était
encore en consultation à la clinique.
Surprise par sa demande, l’infirmière obtempéra. Depuis le
combiné mural, situé dans le sas extérieur, elle appela le
secrétariat du cabinet d’ophtalmologie basé deux étages au-
dessus.
— C’est Barbara au bloc, est-ce que le Docteur Bary est
présent ? Demanda-t-elle.
37