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paru. Il n’avait commis aucune erreur mais ses gestes avaient
été plus lents que d’habitude. « Il a l’esprit ailleurs » pensait
Jonathan depuis le début du programme. Depuis trois heures, il
n’avait pas dit un mot, ni mis de musique de fond comme à son
habitude. L’ambiance du bloc était terne. Ce n’était pas le
chirurgien enjoué de ces dernières semaines avec qui toutes les
infirmières de la clinique rêvaient de travailler.
Son retard ne cessait d’augmenter et Barbara était furax.
L’objectif de retrouver sa fille au plus vite était largement
compromis. Elle aurait apprécié que la dernière patiente soit
récusée mais tout en bougonnant, elle continua son travail de
manière professionnelle.
Elle déposa le dernier custom-pack sur la table qu’elle venait
de nettoyer. Ce pack stérile contenait tous les dispositifs à usage
unique dont le médecin allait avoir besoin pour faire son ultime
intervention. Couteau, seringues, canules, champs et autres…
Après avoir enfilé une nouvelle casaque ainsi que des gants
en latex, Giordano demanda à Barbara de baisser la température
du bloc. Son front perlait. L’infirmière fut surprise par sa
demande car les dix-neuf degrés de la pièce étaient déjà glacials
à son goût. D’ailleurs, pour pallier à ce manque de chaleur, elle
avait enfilé une veste jetable supplémentaire. Hors de question
de baisser la température. Elle fit semblant de toucher le curseur
du thermostat qu’elle laissa bloqué à 19°c en refreinant même
l’idée de le monter à 20.
Depuis le début de l’après-midi, l’attitude du Docteur
Giordano était suspecte. Jonathan avait compris qu’il n’était pas
dans son assiette. Dans le binoculaire assistant qu’il utilisait,
l’aide-opératoire voyait tous les gestes du chirurgien et comme
il les connaissait par cœur, il ne manqua pas d’observer une
mauvaise manipulation de sa part.
Oh, une très légère erreur mais une de celles que Giordano
évitait en temps normal. Le rhexis du champion de la cataracte
des Grands Boulevards venait de filer sous ses yeux.
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été plus lents que d’habitude. « Il a l’esprit ailleurs » pensait
Jonathan depuis le début du programme. Depuis trois heures, il
n’avait pas dit un mot, ni mis de musique de fond comme à son
habitude. L’ambiance du bloc était terne. Ce n’était pas le
chirurgien enjoué de ces dernières semaines avec qui toutes les
infirmières de la clinique rêvaient de travailler.
Son retard ne cessait d’augmenter et Barbara était furax.
L’objectif de retrouver sa fille au plus vite était largement
compromis. Elle aurait apprécié que la dernière patiente soit
récusée mais tout en bougonnant, elle continua son travail de
manière professionnelle.
Elle déposa le dernier custom-pack sur la table qu’elle venait
de nettoyer. Ce pack stérile contenait tous les dispositifs à usage
unique dont le médecin allait avoir besoin pour faire son ultime
intervention. Couteau, seringues, canules, champs et autres…
Après avoir enfilé une nouvelle casaque ainsi que des gants
en latex, Giordano demanda à Barbara de baisser la température
du bloc. Son front perlait. L’infirmière fut surprise par sa
demande car les dix-neuf degrés de la pièce étaient déjà glacials
à son goût. D’ailleurs, pour pallier à ce manque de chaleur, elle
avait enfilé une veste jetable supplémentaire. Hors de question
de baisser la température. Elle fit semblant de toucher le curseur
du thermostat qu’elle laissa bloqué à 19°c en refreinant même
l’idée de le monter à 20.
Depuis le début de l’après-midi, l’attitude du Docteur
Giordano était suspecte. Jonathan avait compris qu’il n’était pas
dans son assiette. Dans le binoculaire assistant qu’il utilisait,
l’aide-opératoire voyait tous les gestes du chirurgien et comme
il les connaissait par cœur, il ne manqua pas d’observer une
mauvaise manipulation de sa part.
Oh, une très légère erreur mais une de celles que Giordano
évitait en temps normal. Le rhexis du champion de la cataracte
des Grands Boulevards venait de filer sous ses yeux.
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