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Touché par sa tentative d’explication, Nicolas lui demanda
si elle était psy.

— Non juste un ancien professeur de littérature qui à force
d’expliquer ce sujet de roman à ses élèves a peut-être
compris certains rouages de l’amour.

— Vous m’acquittez donc pour mes pensées de meurtre à
l’âge de 17 ans ?

— Évidemment puisque si j’ai bien compris, vous n’êtes
jamais passé à l’acte. Ironisa-t-elle derrière un sourire de
grand-mère adorable.

Un des rares points positifs de cette époque était que
Malartigues avait senti le malaise de Nicolas. Lui croyait
simplement que son ami en avait marre de faire des allées et
venues entre les deux amoureux et qu’il avait d’autres chats à
fouetter. De ce fait, Alex limita considérablement ses doléances.

Durant sa première scientifique, Nicolas était sorti avec une
certaine Cécile. Honnêtement, il ne l’aimait pas mais il s’était
servi d’elle pour mettre de la distance entre lui et l’amie d’Alex.
Grâce à Cécile, il pouvait la rabrouer au lycée en prétextant ne
pas avoir de temps à lui accorder. Il avait tout de suite vu dans
cette relation une façon de prendre le large avec la déesse niçoise
qui l’obsédait. Mais sa passion pour elle continua de le dévorer
de l’intérieur.

— Voulez-vous un café ? Proposa Nicolas à Gisèle.
Il avait besoin de faire une pause.
— Je préfèrerais plutôt un chocolat chaud.
— Je vais nous chercher ça au wagon bar. Déclara

l’ophtalmologiste en se levant.
— Je vous attends. J’ai hâte de connaitre la suite…

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