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En plein milieu du cimetière, Nicolas ferma les yeux pour
aller à la pêche aux souvenirs. On aurait pu penser qu’il priait
mais c’était bien dans les rues de son village qu’il était plongé.
L’un des endroits qui le touchaient le plus restait sans conteste
la propriété des Malartigues. Son grand corps de ferme, sa
grange et son étable se dessinaient encore facilement dans sa
tête. L’endroit était extraordinaire de par sa vue majestueuse sur
la vallée. De surcroît, il lui avait servi de terrain de jeu durant
toute son enfance.
Avec Alexandre, ils y avaient joué au foot ou encore aux
cow-boys et aux indiens. Ils y avaient construit une multitude de
cabanes et dormi de temps en temps à la belle étoile.
Quelle belle époque !
C’était le paroxysme de l’insouciance. Aucun des deux ne se
posait de question quant à son avenir. Tout semblait rouler sur
des rails. Grâce à Goldorak6 et aux missions lunaires d’Apollo,
devenir astronaute devenait une voie possible. La mort n’ayant
pas encore dévoilé son sinistre visage, chaque gamin croyait être
immortel.
Bien sûr, cette période bénie de l’enfance ne durait jamais
longtemps mais elle restait un moment unique dans la vie de
chacun. On y échafaudait toute sorte de plan, on s’inventait des
histoires et on croyait encore que tout était permis.
Nicolas et Alexandre avaient partagé tous ces instants
ensemble et le fait de se retrouver à Nice lui remettait en lumière
tous ces souvenirs.
Il ressortit du cimetière et reprit le tramway en direction du
centre-ville. À la différence de Paris, trop bruyante et trop
grande, la cité niçoise avait une dimension humaine qui lui
donnait une âme. C’était un joli balcon sur la Méditerranée qui
recevait une lumière subtilement aguichante. Les terrasses
étaient noires de monde en ce vendredi après-midi. La bière y
6 Célèbre dessin animé dans les années 70
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aller à la pêche aux souvenirs. On aurait pu penser qu’il priait
mais c’était bien dans les rues de son village qu’il était plongé.
L’un des endroits qui le touchaient le plus restait sans conteste
la propriété des Malartigues. Son grand corps de ferme, sa
grange et son étable se dessinaient encore facilement dans sa
tête. L’endroit était extraordinaire de par sa vue majestueuse sur
la vallée. De surcroît, il lui avait servi de terrain de jeu durant
toute son enfance.
Avec Alexandre, ils y avaient joué au foot ou encore aux
cow-boys et aux indiens. Ils y avaient construit une multitude de
cabanes et dormi de temps en temps à la belle étoile.
Quelle belle époque !
C’était le paroxysme de l’insouciance. Aucun des deux ne se
posait de question quant à son avenir. Tout semblait rouler sur
des rails. Grâce à Goldorak6 et aux missions lunaires d’Apollo,
devenir astronaute devenait une voie possible. La mort n’ayant
pas encore dévoilé son sinistre visage, chaque gamin croyait être
immortel.
Bien sûr, cette période bénie de l’enfance ne durait jamais
longtemps mais elle restait un moment unique dans la vie de
chacun. On y échafaudait toute sorte de plan, on s’inventait des
histoires et on croyait encore que tout était permis.
Nicolas et Alexandre avaient partagé tous ces instants
ensemble et le fait de se retrouver à Nice lui remettait en lumière
tous ces souvenirs.
Il ressortit du cimetière et reprit le tramway en direction du
centre-ville. À la différence de Paris, trop bruyante et trop
grande, la cité niçoise avait une dimension humaine qui lui
donnait une âme. C’était un joli balcon sur la Méditerranée qui
recevait une lumière subtilement aguichante. Les terrasses
étaient noires de monde en ce vendredi après-midi. La bière y
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