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onnée de le voir à pied et sans bagage. D’habitude, les gens
venaient en voiture qu’ils garaient sur le parking dans la cour.

Car depuis quelques années, la ferme des Malartigues était
devenue un gîte avec plusieurs chambres aménagées pour
recevoir des touristes. Karine, l’épouse d’Alexandre depuis
maintenant dix-huit ans, avait l’habitude de recevoir des
visiteurs. Le couple avait abandonné l’élevage bovin et avait
reconverti les lieux en centre équestre. Les chevaux et les
chambres d’hôtes occupaient pleinement l’activité de Karine et
de son mari. Nicolas l’avait d’ailleurs découvert sur leur site
internet qu’il avait épluché quelques semaines auparavant.

— Bonjour madame. Pourrais-je voir Alexandre s’il vous
plait ?

— Je suis désolée mais il n’est pas là. C’est à quel sujet ? Je
suis sa femme, je peux sûrement vous aider.

Pendant un instant, elle soupçonna un démarcheur bien qu’il
n’ait rien dans les mains.

— Enchanté, moi c’est Nicolas. Je suis l’un de ses amis
d’enfance.

Karine vivait avec son mari depuis suffisamment longtemps
pour connaitre tous ses amis d’enfance. En tout cas, tous ceux
avec qui il avait gardé contact. Pour la plupart c’étaient des gens
du coin alors que l’homme qui lui faisait face n’était pas d’ici. Il
n’en avait ni le look, ni l’accent. Tout en réfléchissant, son
prénom eut une résonnance à part. Serait-ce le fameux Nicolas
dont elle avait entendu parler quelquefois ? Ce fut comme une
révélation pour Karine qui lui demanda :

— Seriez-vous Nicolas Giordano ?
C’était la deuxième fois depuis le début de la matinée qu’on
le reconnaissait. Pourtant, il n’avait jamais vu cette femme
auparavant. Il opina quand même du chef.
— Eh bien ça alors ! Je peux vous dire qu’il va être surpris.

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