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Préhistoire du Rotary Club de Paris

Premières tentatives

L’histoire parisienne du Rotary commence à l’été 1912. Mettant en œuvre
la recommandation de Ches Perry de combiner voyages d’affaires et
expansion rotarienne, Elmer Murphey, industriel membre du Club de
Chicago de passage à Paris, y mène des discussions en vue de la fondation
d’un club local et rentre avec un message de succès, rapportant que :
« Jean-Louis Vuillaume, directeur de la société La Nationale Caisse
Enregistreuse est à l’œuvre pour constituer un club à Paris ». Paul Harris
est ravi et publie dans The Rotarian de juillet 1912 un message de
félicitation adressé à Murphey. Pour le Rotary, Paris est en effet un objectif
privilégié. Les Américains ont le souvenir du général La Fayette et n’ont
pas oublié que la France était la première nation à avoir reconnu
l’indépendance des États-Unis en 1778. Et s’y ajoute à titre personnel un
bon souvenir de Paul Harris de son passage à Paris fin 1894 lors de son
troisième voyage de jeunesse en Europe qu’il évoquera plus tard en rendant
visite au Rotary Club de Paris le 20 juin 1928.

Début août 1912, du haut de la tribune de la 3e convention rotarienne à
Duluth, Minnesota, Paul Harris lance ainsi fièrement devant les
600 participants : « Paris est à nous, et maintenant le slogan est ˝en avant
pour Berlin, Vienne et les Antipodes˝. A l’instar des forces napoléoniennes,
les ambitions de notre conquête ne connaissent de limites que celles du
monde civilisé. ».

Cette belle envolée impériale n’est cependant pas de mise, car
malheureusement, il n’en est rien. La mission Murphey n’aura pas de suite,
ni aucune de trois autres menées en 1913 et 1914 par des membres des
clubs de Toledo, Albany et New York auprès d’autres interlocuteurs français.
La guerre sur le continent européen arrête ensuite toute autre tentative.

Ces initiatives d’avant-guerre sont en fait vouées à l’échec, car la jeune
organisation rotarienne manque alors tout simplement de visibilité en
Europe continentale. Quelques brefs contacts entre hommes d’affaires ne
suffisent pas à faire tomber des barrières culturelles et linguistiques pour
bâtir un projet commun. La Grande Guerre interrompt les contacts d’affaires
et les États-Unis n’entreront dans le conflit qu’en avril 1917. Mais dès 1915,
des volontaires américains s’impliquent dans les affrontements comme
ambulanciers dans l’American Field Service intégré dans des unités
françaises. Parmi eux George Kenneth End et Louis Phillips Hall Jr. que nous
retrouverons parmi les 16 fondateurs du Rotary Club de Paris.

Le 13 juin 1917, le général Pershing débarque avec son état-major
à Boulogne-sur-Mer et le 26 juin, la 1re division américaine – surnommée
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