Page 144 - I009461_BAT
P. 144
vailler sur le scénario d’un film dont il me manque
une scène. Au lieu de commencer à l’écrire, bien que
je connaisse les acteurs de cette scène, j’essaie de me
l’imaginer, de la jouer, de voir comment elle s’inscrit
dans mon histoire. J’adore regarder à la télévision les
émissions sur la cuisine, notamment sur la chaîne My
Cuisine. Les cuisiniers ou les cuisinières (je pense
notamment à Luana l’Italienne, la femme de Paul
Belmondo, le fils de Jean-Paul) ont tout préparé avant
dans des saladiers, dans des compotiers : le persil, les
tomates concassées… Puis ils vous font le plat en
direct. Et, comme par magie, les caméras sont placées
au-dessus de la poêle, cela frissonne et cela donne
envie de le manger et de le faire ! Eh bien, c’est un
peu cela : toutes mes chansons pour Serge Reggiani
(les paroles d’abord et la musique composée ensuite
par un musicien), je les écrivais en imaginant dans
ma tête une musique qui, forcément, n’allait pas être
la musique finale. Je n’écris jamais à plat. Dans ma
tête, je me fais ma musique à moi. Après, le musi-
cien, avec son talent, en fait une autre. C’est une des
réponses possibles à votre question.

142
   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149