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vait partout avec émerveillement. Ce qu’il aimait le plus,
c’était découvrir les secrets du monde agricole. C’est ainsi qu’il
l’avait vu pratiquer à plusieurs reprises des interventions
médicales sur le cheptel familial, dont des hystérotomies.
En ce 23 septembre 1978, armé de ses souvenirs d’enfant
mais avant tout de ses compétences professionnelles, Giacomo
avait réussi sa première césarienne sur une génisse. Il en était
fier mais ce qui le rendait encore plus heureux, c’était de voir le
sourire revenu sur le visage de Bernard.
Malgré l’heure tardive, Malartigues offrit un verre au
médecin. Impossible de lui refuser d’autant plus que Giacomo
n’avait pas voulu d’argent pour cette intervention non
conventionnée. L’orage était définitivement parti en laissant
derrière lui de fortes odeurs de terre mouillée qu’on appelait
pétrichor.
Le couple d’agriculteurs et le docteur, attablés dans la ferme,
sirotaient un digestif pendant que les deux garçons observaient
le jeune veau dans l’étable. Le petit animal, qui avait réussi à se
mettre debout sur ses quatre pattes, cherchait déjà à téter sa mère.
Les gamins s’amusaient à la voir lécher son rejeton de son
énorme langue qui le déstabilisait à chaque fois en le
transformant en culbuto. Elle avait l’air en pleine forme malgré
la lourde opération qu’elle venait de subir.
Le ton enjoué, Alexandre avait dit à Nicolas :
— Il est beaucoup plus gros que ceux qu’on a
d’habitude. Heureusement que ton père est venu !
— Ouais mais tu sais, sauver des vies c’est sa mission de
tous les jours alors peu importe que ce soit celle d’un
homme ou d’une vache.
— Peut-être mais ce qu’il a fait ce soir, c’est génial. J’adore
le métier de ton père.
— Moi aussi. C’est ce que j’aimerais faire plus tard.
Les deux amis avaient leurs yeux qui pétillaient d’émotion.
C’était un moment fascinant pour deux garçons de dix ans.
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c’était découvrir les secrets du monde agricole. C’est ainsi qu’il
l’avait vu pratiquer à plusieurs reprises des interventions
médicales sur le cheptel familial, dont des hystérotomies.
En ce 23 septembre 1978, armé de ses souvenirs d’enfant
mais avant tout de ses compétences professionnelles, Giacomo
avait réussi sa première césarienne sur une génisse. Il en était
fier mais ce qui le rendait encore plus heureux, c’était de voir le
sourire revenu sur le visage de Bernard.
Malgré l’heure tardive, Malartigues offrit un verre au
médecin. Impossible de lui refuser d’autant plus que Giacomo
n’avait pas voulu d’argent pour cette intervention non
conventionnée. L’orage était définitivement parti en laissant
derrière lui de fortes odeurs de terre mouillée qu’on appelait
pétrichor.
Le couple d’agriculteurs et le docteur, attablés dans la ferme,
sirotaient un digestif pendant que les deux garçons observaient
le jeune veau dans l’étable. Le petit animal, qui avait réussi à se
mettre debout sur ses quatre pattes, cherchait déjà à téter sa mère.
Les gamins s’amusaient à la voir lécher son rejeton de son
énorme langue qui le déstabilisait à chaque fois en le
transformant en culbuto. Elle avait l’air en pleine forme malgré
la lourde opération qu’elle venait de subir.
Le ton enjoué, Alexandre avait dit à Nicolas :
— Il est beaucoup plus gros que ceux qu’on a
d’habitude. Heureusement que ton père est venu !
— Ouais mais tu sais, sauver des vies c’est sa mission de
tous les jours alors peu importe que ce soit celle d’un
homme ou d’une vache.
— Peut-être mais ce qu’il a fait ce soir, c’est génial. J’adore
le métier de ton père.
— Moi aussi. C’est ce que j’aimerais faire plus tard.
Les deux amis avaient leurs yeux qui pétillaient d’émotion.
C’était un moment fascinant pour deux garçons de dix ans.
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