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— Mais tu n’as pas tenté de la décourager comme je te l’ai

demandé ?
— J’ai tout essayé Alex mais je n’ai pas réussi.

Comment pouvait-il lui mentir à ce point ?
— Je crois qu’elle ne reviendra pas.
— Ne dis pas ça ! Dans six mois, elle redescendra.
Quelle malhonnêteté ! Hors de question qu’elle reparte. Il

allait tout faire pour la garder auprès de lui.
— Tu sais très bien que non. Depuis qu’elle vit là-haut, elle
m’a oublié. Je ne suis pas assez bien pour elle. Je ne sais

pas avec qui elle sort là-bas mais elle doit fréquenter des

petits bourgeois qui ont dû lui mettre en tête que je
n’étais qu’un bouseux.
Pour la première fois, Nicolas se sentit mal à l’aise. Alex
était profondément malheureux et c’était en grande partie de sa

faute.
— Tu la vois beaucoup ? Demanda-t-il.
— Pas tant que ça, on est chacun très occupé.
— Je n’ai que toi pour m’aider à la garder. Fais le maximum
s’il te plait !

Nicolas lui promit de faire son possible et alla chercher la
jeune fille à l’arrivée de son train. Il l’aida à porter ses bagages
jusque dans le petit studio qu’elle occupait depuis trois mois.
Elle n’avait rien dit à Alexandre de ses soirées passées avec le

jeune interne. Elle ne voulait pas que les deux garçons se fâchent
à cause d’elle.

Chacun des deux avait donc menti.

Ce même soir, ils dinèrent ensemble dans son petit meublé
et après quelques verres d’alcool qui désinhibèrent Nicolas, ce
dernier tenta de l’embrasser pour la première fois.

La jeune fille se laissa faire, plus saoule qu’amoureuse. Ils
couchèrent ensemble avec le sentiment au petit matin d’avoir
trahi tous les deux un être cher. Bien qu’il ait adoré la posséder,

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