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Au fil des années, leur séparation à la fin du mois d’août
devenait de plus en plus compliquée. Sept ans après leur
première rencontre, Giacomo avait fait un voyage exceptionnel
à Sagnetto en plein milieu du mois d’avril. Habillé de son plus
beau costume et armé de tout son courage, il s’était présenté à la
porte d’Antonio Braggi pour lui demander la main de sa fille.
C’était en fin de journée et la nuit tombait. Flavia pleurait
derrière son père en espérant qu’il accepterait. Mais Braggi
n’était pas homme à donner sa fille au premier venu. Qui plus
est, à un inconnu. Heureusement au préalable, Enzo avait été mis
dans la confidence et avait pu préparer son ami Antonio en
amont. Si ce dernier accepta le mariage, ce fut avant tout parce
que Giacomo était un descendant d’Enzo. Sa fille eut le droit de
le rejoindre en France uniquement après la célébration des noces
qui eurent lieu à Sagnetto. Elle avait rapidement appris la langue
de son nouveau pays et soutenu Giacomo pendant la fin de ses
études de médecine. Durant toute sa vie, elle avait été une épouse
remarquable et une femme exceptionnelle.
Nicolas déposa sa composition florale sur la stèle de ses
parents et passa du temps à arracher les mauvaises herbes qui
s’étaient nichées dans les interstices de la tombe. Après avoir
jeté les fleurs fanées dont il ne connaissait pas l’origine, il
s’excusa à voix haute de ne pas être venu plus tôt : « Scusa
mamma e papà ».
Son absence dans ce cimetière depuis des années ne
l’empêchait pas de penser à eux. Nice était malheureusement
trop loin de Paris pour venir aussi souvent qu’il l’aurait souhaité.
Mais il n’y avait pas que l’éloignement pour expliquer ses
rares visites. Il y avait aussi Alexandre. Car en mettant les pieds
à Nice, il prenait le risque de croiser le grand amour de Nathalie.
Et il n’en avait aucune envie.
En tout cas, pas jusqu’à ce matin.
Le couple Giordano vivait loin de la Baie des Anges dont ils
s’étaient émancipés. Les parents de Nat avaient déménagé entre
72
devenait de plus en plus compliquée. Sept ans après leur
première rencontre, Giacomo avait fait un voyage exceptionnel
à Sagnetto en plein milieu du mois d’avril. Habillé de son plus
beau costume et armé de tout son courage, il s’était présenté à la
porte d’Antonio Braggi pour lui demander la main de sa fille.
C’était en fin de journée et la nuit tombait. Flavia pleurait
derrière son père en espérant qu’il accepterait. Mais Braggi
n’était pas homme à donner sa fille au premier venu. Qui plus
est, à un inconnu. Heureusement au préalable, Enzo avait été mis
dans la confidence et avait pu préparer son ami Antonio en
amont. Si ce dernier accepta le mariage, ce fut avant tout parce
que Giacomo était un descendant d’Enzo. Sa fille eut le droit de
le rejoindre en France uniquement après la célébration des noces
qui eurent lieu à Sagnetto. Elle avait rapidement appris la langue
de son nouveau pays et soutenu Giacomo pendant la fin de ses
études de médecine. Durant toute sa vie, elle avait été une épouse
remarquable et une femme exceptionnelle.
Nicolas déposa sa composition florale sur la stèle de ses
parents et passa du temps à arracher les mauvaises herbes qui
s’étaient nichées dans les interstices de la tombe. Après avoir
jeté les fleurs fanées dont il ne connaissait pas l’origine, il
s’excusa à voix haute de ne pas être venu plus tôt : « Scusa
mamma e papà ».
Son absence dans ce cimetière depuis des années ne
l’empêchait pas de penser à eux. Nice était malheureusement
trop loin de Paris pour venir aussi souvent qu’il l’aurait souhaité.
Mais il n’y avait pas que l’éloignement pour expliquer ses
rares visites. Il y avait aussi Alexandre. Car en mettant les pieds
à Nice, il prenait le risque de croiser le grand amour de Nathalie.
Et il n’en avait aucune envie.
En tout cas, pas jusqu’à ce matin.
Le couple Giordano vivait loin de la Baie des Anges dont ils
s’étaient émancipés. Les parents de Nat avaient déménagé entre
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