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Le plan suivant commence par le son qui devient in : nous observons
d'abord un ciel à l’aube. Ensuite nous percevons deux avions dans un cadre
symétrique, pour donner à la scène une dimension épique. La caméra rejoint
ensuite l'intérieur de l'avion et se focalise dans un premier temps sur les
commandants, puis sur un groupe de soldats parachutistes. Celle-ci est extrêmement
mobile, la mise en scène donne une impression de mouvement car le spectateur se
croit dans l'avion avec les parachutistes.

En effet après le plan où nous regardons le groupe de parachutistes
attendant le signal pour sauter, l'objectif de la caméra se situe dans l’axe de la
porte extérieure de l’avion.

Puisque la mise en scène et la composition du plan, perçoivent à la fois
les parachutistes à l'intérieur prêt à sauter, pour nous montrer ensuite le saut dans
le vide. Le spectateur est au coeur de l'action :

Les parachutistes se jettent dans le vide et nous réalisons très vite
l'impression de vertige qu’ils ont dû ressentir, par l'immensité du ciel et des plaines
environnantes dans l'arrière-plan. La distance terre-ciel est en effet très perceptible
par le regard du metteur en scène, qui suit le déplacement des parachutistes. Le
réalisme spectaculaire de la séquence se conçoit aussi par l'utilisation de la bande
son, qui insiste sur le bruit des moteurs de l’avion. La suite de la mise en scène
alterne les points de vue. Nous voyons d’abord un plan sur les allemands en train
de tirer sur les parachutistes. A noter que ce plan sur le tir contre les soldats alliés
est filmée en contre-plongée, de manière à ce que le spectateur se croit à la place
des allemands visant l’ennemi .

Claude LELOUCH : une vision intimiste de L’Histoire 25
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